21 janvier 2008

On ne crêve pas vraiment de chaud

Et ...C'est vraiment super, il fait un temps de printemps, même un peu frais le matin et le soir.

On en était resté au Zoo.

Après le zoo, Alain nous a emmené dans un quartier chrétien de Kano, histoire de pouvoir enfin boire une bière, ce qui est formellement impossible à l'hotel et dans la plupart des lieux. Pays musulman à 80%, pas d'alcool dans la plupart des lieux. Mangé du poisson avec les doigts pour accompagner la bière, tout cela dans une quasi obscurité, à la lueur d'un poste de télé hurleur: match de foot Ghana-Côte d'Ivoire. Score final 2-1, mais je ne sais plus pour qui...c'est bizarre, tiens, pourtant le foot me pasionne ordinairement.

Ce matin a démarré le festival off, c'est à dire la rencontre entre musiciens sous la direction de François Jeanneau. Alain Service, directeur de l'Alliance est génial. Il prend la manifestation très à coeur et se met en 4 pour que tout se passe bien. Il a été un peu déçu ce matin que l'endroit qu'il nous avait amoureusement préparé pour travailler ne puisse convenir (en plein air, avec pas mal de vent) mais a vite rebondi et tout fait ré-installer dans la plus grande salle du centre.

Nous avons fait connaissance avec les musiciens nigérians qui se sont présenté en jouant pour nous. Autant dire que ma caméra et le magnéto de Vivian ont chauffé pendant une demi heure. Il y a là un groupe d'un dizaine de femme "Shantu" (du nom d'un instrument creux en forme de gourdin avec lequel elles rythment leurs chants) qui chantent une musique traditionnelle Hausa ordinairement dévolue à la cérémonie de préparation et de départ de la fiancée. Elle ont une frite d'enfer, chantent à gorge déployée et éclatent de rire à la moindre occasion (certains d'entre nous ayant une propention naturelle à susciter ce type d'occasion...).

L'autre groupe, celui de Nasiru Garba Sufa, fils d'un grand poête de Kano, est un groupe d'hommes qui joue pour tout évênement de la vie sociale. Le chant est accompagné d'une sorte de violon monocorde (kukuma) et de percussions telles que le Talking drum. Puis a commençé le travail de "Sound Painting" avec François: apprentissage de codes gestuels très précis nous permettant de creer et improviser tous ensemble sous sa direction. Grande source de rigolade à cause des malentendus, des résultats sonores, mais déjà début de communication et de moments musicaux.

Il n'y a pas de batterie pour Vivian (problème de budget). Il s'est donc bricolé le Drum set du siècle, complètant les quelques éléments qu'il avait emporté avec un seau vide, des chaises et un pied de micro.

Repas dans la cour de l'Alliance et marathon culturel l'après midi: visite du musée Dan hausa, ancienne demeure de Dan Hausa, personnage britannique important du début du 20 ème siècle, qui a joué un rôle important pour l'éducation et l'appentissage de la langue Hausa à Kano. Puis traversée de la ville dans un minicar improbable mais très concrètement africain (où il ne doit plus y avoir aucune pièce d'origine) pour grimper sur Dal Hill qui surplombe Kano.

Le traffic est, comme en Inde assez "particulier", l'air est irrespirable au cause des milliers de Okada (mobs chinoises) qui depuis quelques années ont envahi les rues. Mal entretenues, elles dégagent en permanence un nuages gris bleu qui ne se contente pas de les suivre, mais s'infiltre aussi dans nos gorges et nos yeux. Kano est une des villes du monde les plus peuplées: 9 millions d'habittants recensés, mais il y a aussi tous ceux qui ne le sont pas. A 4 ou 5 enfants par femme, Kano se surpeuple très vite.

Mohamed est notre accompagnateur dans toute cette virée. Fils d'un ancien ambassadeur du Nigéria en France, il parle français parfaitement et s'avère passionnant et d'une classe naturelle impressionnante. Ce soir, après 2 heures de repos, Alain viendra nous chercher pour aller manger dans un autre quartier de la ville.

Et demain, on remet ça.

manujmf20

La petite mousse du soir dans le quartier Sabon Gari (ville nouvelle)
avec les amis (chantons ensemble: "Avoir un bon copain, y a rien d'meilleur au monde!"

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