On n'est pas des japonais

C'est ce que j'ai cru comprendre.

J'avais intitulé un des morceaux que j'ai écrit pour ce projet "Back to Saigon". Ce n'est pas un titre très inspiré, je le reconnais, on ne peut pas toujours être génial, mais le problème s'est situé ailleurs... Après 2 jours de répétitions, à la fin de ce morceau, Tuan, avec mille précautions oratoires "Can I ask you a question? Are you sure I can? You won't be upset?...Ok bro, tell me, no problem...".
- Pourquoi as tu appelé ton morceau"Back to Saigon"?
- Ben, passque j'suis ben content de r'vnir à Saigon, 7 ans après, de vous retrouver et tout ça quôa...
- Ton morceau sonne japonais dès les premières mesures. Il ne peux pas s'appeler comme ça!
- ...
Pas faux, le morceau est construit sur le mode pentatonique Iwato, qui est japonais. "Avec ma p'tite chanson, j'avais l'air d'un con, ma mère. Avec ma p'tite chanson, j'avais l'air d'un con", aurait chanté Georges le sétois.

Bon, on changera le titre. Il peut s'appeler "Mon cul sur la commode",... tant qu'on le joue, ça me va.

Troisième jour de répétition aujourd'hui. Nous avons réussi l'exploit, pendant 3 jours, d'avoir, physiquement présents - bien que souvent iphonement télé-portés ailleurs- les 4 musiciens vietnamiens pour répéter. A partir de demain, ça change. Nguyen Untel ne peut être là que les matins, Ngyuen Untelle ne sera pas là demain matin. Il va falloir jongler avec les plannings.

Les répetitions sont réellement éprouvantes, on en sort lessivés. Toujours cette dispersion d'énergie, ces déconnections permanentes des vietnamiens (Hai Phuong excepté). Si on a le malheur d'arrèter un morceau en cours, le temps de relever les yeux de la partition, les iphones ont accaparé l'attention (facebook activé de longue). Après coup, on en rigole avec mon roomate Jean Marie, en imaginant certains musiciens que l'on connait, dans cette situation et qui auraient déjà depuis longtemps pété les plombs. Mais Mezcal Jazz Unit est un roc et notre mental est d'acier. Notre devise il y a quelques années n'était elle pas "We gonna fuck the world"?

Bon j'ai l'air de râler, comme ça, mais il commence à y avoir de jolis moments de musique. Quand Tan chante, c'est merveilleux, Hai Phuong au Tran (la cithare viet) est délicieuse et Thuy fait de jolies choses aussi. Le père Tuan, lui aime bien envoyer le bois et d'ailleurs ses morceaux à lui sont très... énergiques.

Revu ce soir Christian dit Bobo, expatrié à saigon depuis 20 ans, à l'occasion d'une soirée Beaujolais Nouveau dans un resto tenu par une française, et qui était l'évênement branché franco viet de la semaine.

Demain soir, concert d'Eric Truffaz (qu'on a aperçu là, aussi, l'oeil vide, la chope à la main). Je ne pense pas qu'on pourra y aller, nous sommes invités chez un ami designer d'Eliza.

Beaucoup de photos prises par Eliza ou Chris, mais il est tard et demain la répétition est avancée d'une demi heure pour profiter au maximum du musicien qui doit partir à 11h.

En attendant, deux vidéos: les 2 roues sont toujours à la fête à Saigon, et on mange bien dans la rue (mais il faut quand même faire gaffe, ce midi c'était bon - la vidéo, hier soir, nettement moins).

Saigon rush 5:00 pm

Street food Saigon

Je mets rapidement quelques photos et vidéos en ligne, après une nuit de sommeil un peu difficile, comme toutes les nuits depuis notre arrivée (jetlag, entre autres..)

Ici une petite vidéo de chris où Tan chante une chanson traditionnelle que j'ai arrangée (début de travail)

Anh Tan/ Chầu Bà đệ nhị

Hier matin, nous n'avons pas répété, car il y avait répétition au Saxn'art du Saigon Big band qu'a monté Tuan

Photos de répétitions

C'est un jeune musicien aveugle qui joue du dan bau (monocorde) et qu'a rencontré Eliza, venu assister à une répétition.

Fin d'après midi au marché